Boîte à idées


Ateliers audiodescription

Jouer avec le son
Trop souvent sous-estimé, le son dans les contenus audiovisuels joue pour beaucoup dans la constitution des ambiances et des atmosphères de tout type de réalisations. C’est généralement quand on ne le remarque pas qu’il est bien fait, voilà pourquoi si peu de publics y prêtent une attention fine. Les ateliers de la catégorie « Jouer avec le son » entendent mettre l’accent sur les dimensions sonores au cinéma.

Résumé du concept
L’audiodescription est la description succincte en voix-off des éléments visuels d’un film. Elle complète les dialogues, les bruitages et la musique pour guider le spectateur non-voyant ou malvoyant, l’aider à mieux comprendre le film mais aussi restituer les ambiances, les nuances du jeu des acteurs, les partis pris de mise en scène. L’objectif de l’audiodescription n’est pas de décrire exhaustivement chaque détail mais de trouver un équilibre entre précision et profusion.
L’audiodescription se développe au cinéma et depuis 2009, les chaînes de télévision dépassant 2,5 % d’audience ont obligation de proposer des programmes en audiodescription.
L’atelier audiodescription propose d’écrire l’audiodescription d’un court métrage ou d’une séquence de film et de l’enregistrer ou de la lire à haute voix lors d’une projection.

Objectifs, intérêts
L’audiodescription est d’abord un moyen de partager une œuvre cinématographique. Elle permet de sensibiliser les participants au handicap visuel et de favoriser la rencontre entre publics voyants et non-voyants. En se posant la question de la description, les participants sont amenés à analyser finement l’image et le son du film mais aussi son sens. L’audiodescription soulève le problème de la subjectivité du spectateur : les participants s’interrogeront sur les aspects qui relèvent de l’interprétation personnelle et privilégieront une vision objective.
Il s’agit aussi d’un exercice littéraire particulier, qui pousse à la précision du vocabulaire.
Enfin, comme tout travail de groupe, la rédaction d’une audiodescription nécessite une collaboration entre les différents participants pour arriver à un texte commun.

Déroulé
L’atelier audiodescription commence par un travail d’analyse sur le film ou sur la séquence que les participants vont décrire. Une fois les images bien comprises, l’écriture peut débuter. Des aller-retours permanents avec le film sont nécessaires, car il faut à la fois être très précis dans la description et réfléchir à la façon dont la voix qui va lire l’audiodescription peut s’intégrer aux autres sons du film.
Quand le texte est jugé satisfaisant, le projet peut être finalisé de plusieurs manières. L’audiodescription peut être enregistrée en voix-off par les participants. Elle peut aussi être lue en direct lors d’une projection publique en salle de cinéma ou même chuchotée à l’oreille d’un spectateur.

Ressources
La charte officielle de l’audiodescription, rédigée par Laure Morisset et Frédéric Gonant
Mallette son et kit d’enregistrement disponible en prêt au RECIT
L’association Retour d’image, centre de ressources cinéma et handicap, travaille sur l’audiodescription.
Bruno Bouchard, collectionneur, spécialiste de pré-cinéma et artiste bricoleur éclectique, a mis en place des ateliers « cinéma chuchoté », pendant lesquels les participants créent des objets à chuchotement (à base de tuyaux, de tubes) pour pouvoir parler à l’oreille d’un spectateur à distance.
Vers la lumière, film de fiction japonais de Naomi Kawase sorti en 2017, aborde la question de l’audiodescription à travers l’héroïne, qui est audiodescriptrice et travaille avec un groupe de personnes malvoyantes.